L’OMS abaisse le seuil de nuisance sanitaire du bruit des avions.

Les promoteurs de la mégaprison située sous l’aéroport national persévèreront-ils dans leur surdité volontaire ?

Le bureau européen de l’OMS fixe de nouvelles lignes directrices pour le bruit des avions, et abaisse les seuils de nocivité [3]. L’OMS préconise désormais ‘fortement’ de ne pas dépasser 54 dB en journée et 44 dB la nuit. Ces seuils sont systématiquement dépassés à Haren.


« Plus qu’une nuisance, le bruit excessif est un risque pour la santé. Il contribue notamment aux maladies cardiovasculaires », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, Zsuzsanna Jakab [4].

En établissant ces nouvelles recommandations sanitaires, l’OMS indique clairement que les travailleurs et les détenus qui seraient enfermés dans le projet de mégaprison à Haren subiraient des effets néfastes pour leur santé.

La plateforme pour sortir du désastre carcéral a attiré en son temps, le 1er juint 2015 notamment, l’attention des décideurs sur ce problème important, dans un courrier que vous trouverez ci-joint. Les associations soulignaient notamment que :

« Les relevés de l’IBGE montrent de nombreux événements sonores émergeant du bruit ambiant et ayant dépassés 65 décibels (dB) pendant au moins 10 secondes. Les résultats de ces relevés démontrent que le seuil de 70-75 dB est, en journée, systématiquement dépassé plusieurs fois par heure, et que les seuils de 80 et 85 dB sont également atteints à plusieurs moments de la journée. Des dépassements du seuil de 90 dB surviennent également et ce, durant la nuit (seuil de 33 dB) en zone d’habitation, et de 42 dB en zone administrative.

Par ailleurs, l’activité générée par la prison, avec ses nombreuses installations, son parking de 500 places à ciel ouvert et 2000 déplacements par jour, ses haut-parleurs, aura forcément un effet négatif sur l’environnement sonore, qui s’ajoutera aux nuisances que subissent déjà les riverains. Le niveau de puissance sonore en provenance du parking est évalué à 101,5 dB. »

Les décideurs avaient fait la sourde oreille. Indiquant faire peu de cas de la santé des plus de 2.000 personnes qui seraient exposées à ces niveaux de bruit dans le projet de mégaprison, et de celle des riverains.

Ce problème sanitaire fondamental a également été souligné dans les recours introduits au Conseil d’état. Sans succès à ce stade.

Les opposants à la mégaprison répètent que la réalisation de ce projet provoquerait immanquablement des atteintes à la santé et des traitements inhumains et dégradants aux détenus exposés à un niveau de bruit dangereux. Cela exposerait dans le même temps les travailleurs à des conditions de travail problématiques voire illégales à cause du bruit.

Il ne fait aucun doute que de nouveaux recours en justice seraient introduits pour faire cesser ces atteintes à la santé des personnes.

Il est consternant de constater que les autorités, sourdes aux besoins fondamentaux des milliers de personnes concernées, continuent à ce stade de s’enchaîner et d’enchaîner l’Etat à ce projet de mégaprison toxique.

Il est encore et toujours temps de sortir de cette ornière. Les prochains changements de majorités régionales et fédérales doivent être l’occasion de repartir d’un bon pied : il faut abandonner le projet de mégaprison et préparer une ferme ouverte de réinsertion au Keelbeek.

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Lettre Plateforme ComConcertation 1juin2015 nuisances sonores .pdf