Elections communales : Haren Observatory demande un bilan carbone de la mégaprison

Communiqué de presse 16 octobre 2018

La victoire des verts aux élections communales à la ville de Bruxelles doit être suivie d’un changement. Haren Observatory demande 1) la réalisation d’un bilan carbone du projet de mégaprison pour être en phase avec les besoins criants de réduction des gaz à effet de serre, 2) la publication de l’accord entre la commune, la région et le fédéral, 3) la publication du plan d’évacuation de la mégaprison en cas d’accident.

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Benoît Hellings, vainqueur des élections à Bruxelles, déclare sa volonté de faire « que la Ville soit un exemple en matière de développement durable et de gouvernance ».

Haren Observatory félicite les nouveaux élus, se réjouit de cette intention louable et la soutient.

Comme cela a été amplement souligné, ces élections envoient un message clair aux politiciens : la crise sociale, écologique et démocratique devient un sujet de préoccupation centrale des citoyens, notamment des jeunes. Un changement significatif est attendu. Ecolo a pris position publiquement contre le projet toxique de mégaprison de Haren. Un opposant à la mégaprison déclare : « L’entrée des verts dans la majorité communale doit être accompagnée d’une réévaluation du projet de mégaprison qui est en tous points incompatible avec le développement durable et la bonne gouvernance. »

Plusieurs leviers sont accessibles au pouvoir communal pour, enfin, rebattre les cartes et commencer une partie démocratique, durable et de bonne gouvernance. Haren Observatory demande en particulier :

1. La réalisation d’un bilan carbone du projet de mégaprison pour la commune de Bruxelles, incluant le cycle de vie complet de ce mastodonte. Le GIEC a clairement indiqué dans son dernier rapport qu’il est vital d’initier sans aucun délai la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre pour éviter l’emballement climatique incontrôlé, aux conséquences funestes. Un observateur déclare : « Il est évident que la réduction drastique des émissions de gaz à effets de serre comptabilisées sur le territoire de la ville est irréaliste si l’on détruit les espaces verts pour y rajouter des parkings et des hectares entiers de bâtiments bétonnés comme cela est prévu avec la mégaprison »  ;

2. La publication intégrale de l’accord tripartite entre la commune, la région et le fédéral, qui règle certains droits et devoirs entre les différents niveaux de pouvoir. L’existence de cet accord a été confirmée en haut lieux mais il n’a jamais été rendu public. Les règles minimales de bonne gouvernance plaident inconditionnellement pour la publication de cet accord qui ne peut plus être tenu secret ;

3. La publication intégrale du plan d’évacuation des plus de 2.000 personnes qui occuperaient la mégaprison en cas d’accident. Haren Observatory rappelle que le site du Keelbeek est enclavé, peu desservi en transports en communs et entourés de sites dangereux. Nous avons demandé à de multiples reprises comment les autorités pourraient évacuer la mégaprison, ses plus de 1.190 détenus, les plus de 800 gardiens, les centaines de visiteurs avocats, magistrats, accompagnants, et les autres travailleurs, en cas d’accident. Nous n’avons jamais reçu de réponse. « L’absence de clarté sur la possibilité d’évacuer la prison confine à l’irresponsabilité politique » souligne un observateur. Le nouveau collège échevinal doit apporter une réponse à cette question essentielle, en publiant intégralement le plan d’évacuation de la mégaprison.

Alors que les 20 hectares de biodiversité exceptionnelle du Keelbeek ont été entièrement détruits par la Régie des bâtiments et les multinationales douteuses de Cafasso, il est urgent que la ville de Bruxelles, sous ses nouvelles couleurs, prenne la seule position responsable qui s’impose.

« L’opacité qui caractérise ce projet de mégaprison doit cesser. La clarté doit être faite. En attendant, la commune, qui est en dernier ressort responsable de la sécurité sur son territoire, doit stopper le début de chantier. » explique un harenois.